Face à cette cinquième vague, une solution s’impose. Ne rien faire, laisser filer. A mots couverts, c’est ce que fait la France. C’est aussi le cas dans la grande majorité des pays. Comme la stratégie suivie par Israël, le laboratoire du monde en matière de pandémie. Malgré un niveau très élevé de cas quotidien pour ce pays (près de 40 000 par jour, soit ramené à la population un niveau comparable avec la France), les frontières sont à nouveau ouvertes aux visiteurs.
Inconscient, irresponsable, que nenni. Tout le contraire. Un très simple calcul arithmétique permet de comprendre le bien-fondé de cette approche.
Avec une moyenne quotidienne « officielle » de 300 000 nouveaux cas, il est raisonnable de penser que le nombre réel est d’au minimum 600 000 cas par jour. Nombreux cas contacts ou contaminés ne se font pas tester. Il y a 4 000 patients en réanimation. Si la moyenne d’un séjour en réanimation est de dix jours, alors, ce sont 6 millions de nouveaux cas sur cette période. Avec 200 décès par jour en réanimation, ce seront ainsi 2 000 personnes qui décèderont des suites du Covid sur cette même période. Le taux de mortalité de l’omicron est ainsi très faible, 2 000 sur 6 millions soit 0.033%.
L’OMS indique qu’il est possible que 50% de la population soit atteinte par ce variant d’ici la fin mars. Cela donnerait 33.5 millions de cas. Et donc un peu plus de 11 000 décès liés au Covid pour cette cinquième vague. Ce nombre est à rapprocher des 600 000 décès annuels qu’enregistre notre pays.
Alors, bloquer le pays pour ce qui s’apparente à un fort épisode de grippe hivernale ne semble pas raisonnable. Nous n’ouvrirons pas le débat du tout vaccination et des 10% des non-vaccinés qui représentent 80% des formes graves de la maladie.
Nous ne sommes pas très loin du drame (en fait une comédie) shakespearien « Beaucoup de bruit pour rien ». Ce qu’en bon français, l’on traduit par : une tempête dans un verre d’eau.
Marc SEVESTRE